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Zulma
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Alba voyage aux quatre coins du monde pour des colloques sur les langues en voie d'extinction. De retour à Reykjavík, elle fait le compte : pour compenser son empreinte carbone, il lui faudrait planter 5 600 arbres. Ni une ni deux, elle repère un terrain de roche, de lave et de sable avec une petite maison. Rien n'est censé pousser là mais Alba y projette déjà une colonie de bouleaux.
Peu à peu, Alba apprivoise son jardin d'Éden. Elle s'équipe au rayon bricolage de la boulangerie, prête l'oreille à son voisin qui lutte contre un projet d'usine à glaçons, et s'attache à un jeune réfugié prêt à absorber tout le dictionnaire...
Ode au pouvoir infini des mots, Éden explore notre faculté à déjouer les paradoxes de l'existence, à nous réinventer. Un régal d'humour et d'humanité. -
En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.
« Un humour baroque et léger irradie tout au long de cette histoire où rien décidément ne se passe comme il faut, ni comme on s'y attend. » - Anne Crignon, Le Nouvel Observateur.
« Tant de délicatesse à chaque page confine au miracle de cette Rosa candida, qu'on effeuille en croyant rêver, mais non. Ce livre existe, Auður Ava Ólafsdóttir l'a écrit et il faut le lire. » - Valérie Marin La Meslée, Le Point.
Roman traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson
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Islande, 1963. Hekla, vingt et un ans, quitte la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík. Il est temps d'accomplir son destin : elle sera écrivain. Sauf qu'à la capitale, on la verrait plutôt briguer le titre de Miss Islande.
Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d'énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l'amie d'enfance qui s'évade par les mots - ceux qu'on dit et ceux qu'on ne dit pas -, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche...
Miss Islande est le roman, féministe et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique roman sur la liberté, la création et l'accomplissement. -
Sud de l'Iran, 1997. Une silhouette fantomatique au milieu des marais vient chaque jour porter ses soins aux palmiers calcinés. Sur une route poussiéreuse écrasée de soleil, un homme est en route.
Autrefois Naval et Rassoul avaient tout pour être heureux, un fils qui illuminait leur existence, bientôt une fille, un bon poste pour lui à la Société nationale du Pétrole. Mais dans cette région dévastée par la guerre avec l'Irak, tout a basculé. Autour de Naval, les hommes sont tous morts, les frères, les pères, et surtout son fils dans le bombardement de Khorramchahr. De nouveau enceinte, tous ses espoirs se fondent sur l'enfant à naître, comme si un nouveau garçon allait remplacer celui disparu. Car ce ne peut être qu'un garçon. Lorsque Rassoul rentre d'une mission de trois mois au Koweit, Naval a accouché, et il tombe dès le premier regard fou d'amour pour ce fils-providence. Pourtant, Naval semble au bord de la folie, prête à basculer. Que s'est-il passé pendant son absence ?
Sensible et tout en nuances, La Mère des palmiers nous plonge dans un récit où affluent les souvenirs. Nasim Marashi croise ici l'intime et le réel avec une poésie infinie. -
Il se souvient de la villa qui donnait sur la mer, et de son opulent jardin : il y soignait iris et cattleyas, trompettes des anges, glaïeuls et pulmonaires. Gardien de ses meilleures années, témoin discret et impartial, le vieux jardinier raconte : le jeune couple, beau et fortuné, leurs amis toujours plus nombreux, les baignades et les après-midi langoureux. Le nouveau voisin. L'Espagne des années 1920 rayonnait pour eux d'insouciance et d'oisiveté. Ils semblaient s'amuser de tout, et pourtant leur monde s'effritait. Les grandes fêtes qui laissaient le jardin fleuri dévasté n'en étaient-elles pas le présage ?
Dans un fascinant mélange d'émotion et de détachement, un savoureux luxe de détails et de non-dits, se déroule comme un mélodrame au ralenti. Le Jardin sur la mer est le roman inédit, délicat et éblouissant, de la grande dame des lettres catalanes. -
À son retour de voyage, un écrivain renommé se voit proposer un bien étrange héritage : sur les hauteurs verdoyantes de Dragos, quartier d'Istanbul qui surplombe le Bosphore, l'attend la Maison aux livres, bibliothèque de plus de trente mille ouvrages, rassemblés dans un écrin de verre au coeur d'un vaste domaine arboré. À l'écart, un petit cabanon invite à la lecture et à la contemplation.
Énigmatique, la bibliothèque vire bientôt à l'obsession. Le classement ingénieux des luxuriants rayonnages, les innombrables notes manuscrites semblent autant d'indices pour percer le mystère : mais qui est l'architecte génial de ce fabuleux trésor ?
Ode à la lecture, dans la lignée d'Alberto Manguel, de Jorge Luis Borges ou d'Umberto Eco, La Maison aux livres est une merveille qui ravira tous les amoureux des livres. -
Une professeur de lettres anglophones, contrainte de quitter l'université de Téhéran pour avoir refusé de porter le voile, réunit sept de ses étudiantes pour des cours clandestins de littérature, dans l'intimité de son salon, en pleine République islamique des années 1990. Sept jeunes femmes qui sont pour certaines conservatrices et religieuses, d'autres laïques et progressistes, voire ont déjà été emprisonnées. Ensemble, étudiantes et professeur vont lire et parler de Gatsby de Fitzgerald, Lolita de Nabokov, Orgueil et préjugés de Jane Austen... en s'interrogeant : ces romans sont-ils subversifs, ou est-ce le fait de les lire, en Iran, en 1995, qui est subversif ?
Elles découvrent avec passion le pouvoir de la fiction et ses répercussions sur leur vie personnelle, leurs péripéties, leur quotidien sous la République islamique.
Paru en 2003 aux États-Unis et 2004 en France, Lire Lolita à Téhéran provoqua une déflagration. Vingt ans plus tard, il n'a rien perdu de sa pertinence. -
Trainspotter : L'aventure de la trans-iranienne
Ehsan Norouzi
- Zulma
- Littérature
- 3 Avril 2025
- 9791038703513
Arrivé au mitan de sa vie, le narrateur, fasciné par les trains, se lance depuis Téhéran dans une quête saugrenue. Le voilà lancé dans un périple d'un an à suivre les rails aux quatre coins de l'Iran mais surtout en son coeur. Dans des terres sauvages, désertiques ou montagneuses, peuplées d'ours et de panthères, il mène l'enquête et recueille les témoignages truculents de tous ces ferrovipathes, ces « fous du rail », qui ont contribué à l'aventure de la trans-iranienne tout au long du XXesiècle - des aiguilleurs nonchalants aux vieux conducteurs d'anciennes locomotives à vapeur, d'astucieux ingénieurs aux chefs de gare désoeuvrés.
Et notre Sherlock Holmes du rail n'hésite pas à remonter le temps. Car l'histoire du rail iranien n'a rien d'anecdotique : elle est indissociable de celle du pays - du pari moderniste de Reza Shah à l'aide décisive apportée aux Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale sur le front de l'Est, en passant par la compétition acharnée des grandes nations dans l'espoir de remporter des chantiers.
Plus qu'un récit de voyage, plus qu'un livre d'histoire, c'est avant tout dans le train de la formidable aventure de la trans-iranienne que Trainspotter vous invite à monter ! Et Ehsan Norouzi nous contamine : son ton espiègle et érudit, ses anecdotes savoureuses et passionnantes nous émerveillent et nous conduisent à travers les déserts du sud et les Monts Elbourz, du golfe Persique à la mer Caspienne, dans un rêve de train palpitant et passionnant. -
Un aiguilleur de chemins de fer vit en ermite aux confins de paysages enneigés, avec pour seuls compagnons les loups, et leur confrontation perpétuelle, jusqu'à ce qu'une passagère saute d'un train... Un mari insatisfait croit prouver sa virilité en s'inventant des conquêtes, dévastant une épouse bien réelle. Un jeune homme cherche à se démarquer de son père en vouant un amour absolu à sa femme, qui ne voit d'autre issue pour lui échapper que de s'immoler par le feu. Quant au musicien Aziz bey, nous ne serions pas surpris de le croiser par une nuit blanche dans les bars animés d'Istanbul, tant la vie de ce joueur de tambûr singulier et authentique, qui veut croire en l'amour, est mise à nu dans toute sa douceur et ses faiblesses, toute son humanité.
Les six nouvelles de La Passagère des neiges évoquent le pouvoir destructeur du sentiment amoureux ou de l'impossibilité de l'amour. L'écriture d'Ayfer Tunç excelle à imprégner ses personnages d'une fragilité et d'un sens bouleversant de la mélancolie. Saisissant. -
Si seulement elle était née ailleurs, aux États-Unis ou en Scandinavie ! Elle aurait envoyé balader sa mère... Mais dans les Balkans, on n'échappe pas à sa famille. Résultat des courses, la voilà embarquée dans la vieille Golf déglinguée du cousin Stojan pour assister aux funérailles de tante Stana. Sauf que rien ne se passe comme prévu, entre tonton Loir accroché à sa bouteille d'eau-de-vie, la Popesse, fausse dévote au regard diabolique, et Mileva qui tire à boulets rouges sur tous les convives... Ils n'ont qu'une idée en tête : récupérer une part du magot pour se sortir de leur bourbier.
Roadtrip parfaitement maîtrisé et mené tambour battant, Dans le fossé pousse la saga familiale au comble de l'extravagance et de l'absurdité. Un petit bijou d'humour noir. -
Dix ans après son best-seller Lire Lolita à Téhéran, Azar Nafisi relève le défi lancé par un lecteur lors d'une rencontre à Seattle : contrairement aux Iraniens, les Américains ne s'intéresseraient pas aux livres, le pouvoir de la fiction ne concernerait pas les États-Unis. Avec énergie et conviction, Azar Nafisi répond à ceux qui prétendent que la littérature n'a rien à nous apprendre.
Mêlant réflexions, souvenirs et controverses à la lecture attentive de ses romans américains préférés - Les Aventures de Huckleberry Finn de Mark Twain, Le coeur est un chasseur solitaire de Carson McCullers et La Conversion de James Baldwin -, elle nous invite à rejoindre la « République de l'imagination », un pays uni contre le conformisme et l'orthodoxie, où le seul passeport requis est un esprit libre, une curiosité sans faille et la volonté de rêver.
En ces temps troublés, à l'heure où Donald Trump revient au pouvoir, La République de l'imagination est un plaidoyer audacieux et essentiel. -
La mobilisation et l'engagement des femmes pour l'abolition de l'esclavage, la fin de la ségrégation ou les droits civiques - et la part qu'y ont prise les femmes noires - ont été déterminants. Au coeur de cette histoire transparaissent des contradictions encore à l'oeuvre aujourd'hui. Du XIXe siècle à nos jours aux États-Unis, Angela Davis décortique les intérêts conflictuels et convergents des grands mouvements de libération et d'émancipation. Elle montre comment le patriarcat, le racisme et le capitalisme ont divisé des causes qui auraient pu être communes. Preuve que c'est en surmontant les clivages de genre, de race, de classe, et en brisant les fausses mythologies que les femmes pourront le mieux se libérer des oppressions.
Femmes, race et classe est un essai fondateur, indispensable pour comprendre la portée des mobilisations féministes passées et à venir, et les conditions de leur réussite.
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Dans le vacarme d'un réveillon de nouvel an, María n'entend pas ce que son mari lui annonce : il la quitte pour son collègue, spécialiste comme lui de la théorie du chaos. La voilà confrontée au grand vertige de la séparation. Heureusement, Perla est là, charitable voisine d'à peine un mètre vingt. Comme les lutins des sagas, Perla surgit à tout moment pour secourir la jeune femme sidérée, dont les mésaventures inspirent étrangement le traité sur le bonheur qu'elle est en train d'écrire.
Avec L'Exception, on s'amuse des moeurs de la société islandaise à travers des personnages bousculés par le sort qui se jouent de toutes les drôleries de l'inconstance humaine. -
Comme chaque année depuis vingt-sept ans, début décembre, Benedikt part avec ses deux fidèles compagnons (son chien et son bélier), pour ramener les moutons égarés avant que l'hiver ne s'abatte pour de bon sur les terres d'Islande.
Le berger, Roc le bélier et Leo le chien se mettent en chemin, toujours plus loin, de refuge en abri de fortune, dans la neige et la nuit, sur des chemins de montagne, dans ce royaume de neige où la terre et le ciel se confondent, avec pour seuls guides quelques rochers et le ciel étoilé. En égaux ils partagent la couche et les vivres.
Mais cette année, le blizzard furieux les prend en embuscade, lui qui vous aveugle, vous lacère et vous coupe le souffle. Ce qui compte avant tout pour ces trois arpenteurs d'Islande au coeur simple, ce sont les brebis égarées qu'il faut ramener au bercail...
Le Berger de l'Avent est une histoire simple et belle qui nous parle de l'Islande, de sa rudesse somptueuse et de ceux qui y vivent. Elle nous parle aussi magnifiquement de détermination et de solidarité. C'est un trésor de la littérature universelle.
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Qui ne connaît pas un de ces inventeurs géniaux dont la découverte reste à jamais inconnue, empêchée ou censurée ? Phily-Jo est de ceux-là. Sa machine à énergie libre, la FreePow, est révolutionnaire. Si visionnaire et dérangeante que la mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère pour ses proches. Meurtre ou suicide ? Est-ce le combat de David contre Goliath, une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ?
Dans un infernal jeu de poupées gigognes, les héritiers et disciples de Phily-Jo se lancent tour à tour dans une quête de vérité qui les mène au coeur du Texas, ses couloirs de la mort et ses champs pétrolifères. Mais qui croire, à la fin ?
Avec un humour décapant, Qui se souviendra de Phily-Jo ? est le roman de toutes les manipulations -emprise du capitalisme, mensonge, complot, ou pouvoir du récit... Vertigineux et époustouflant ! -
Elles vivent à Séoul, sont mariées et leur solitude est immense. Entre individualisme et pression sociale, voici cinq portraits de femmes : sous le regard d'un mari, d'un amant ou d'une soeur, se dévoile qui elles sont - ou étaient - vraiment. À travers les petits objets personnels que sa femme a enfermés dans des boîtes, un homme découvre, stupéfait, tout ignorer d'elle. Au fil du journal intime où sa femme réinvente leur vie, un autre devine un insondable ennui. La relation amoureuse, devenue nostalgie des jours heureux, s'est perdue dans une incommunicabilité où le quotidien échoue d'avance à maintenir les sentiments à leur point culminant. La vie de couple serait-elle le plus sûr moyen d'être seul ? Ou le plus sûr moyen de rester une énigme ?
Chronique de moeurs d'une rare perspicacité, à la fois cruelle et non dépourvue d'humour, Les Boîtes de ma femme expose avec un détachement salvateur la part d'ombre en chacun de nous. -
Au doux pays de Frzangzwe, le fossé entre les nantis et les fauchés ne cesse de se creuser. D'un côté, la baronne, secondée par son équipe de bras cassés : Mo, l'homme de main toujours chargé du sale boulot, Mouna la Souris experte en informatique, Hakkon le Brave inséparable de sa hache bien affûtée, le Toubib réchappé de la justice, Zap le naïf. De l'autre côté, l'archimaréchal règne avec ses zeds de camp et son conseiller Gabriel Pipaudi, premier fifrelin du palais, diplômé de la Grande École - promo Machiavel. Et puis il y a la marjorette, Anne-Sophie-Catherine-Elisabeth dite Aneth. Enfermée dans son vase clos gorgé de paillettes et des ors de la république, Aneth rêve d'amour et d'horizons inconnus. Lorsque sa servante Chantal organise une escapade clandestine dans la jungle du réel, tout bascule. Car les deux mondes vont se croiser, alors que grogne la révolte. Retranchés dans leur manoir, la bande de marginaux fomente un coup d'éclat : occuper la Grande Tour F. Pour quoi faire ? La démonter. Quand ? Le 1er mai. Et si la Révolution était en marche ?
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« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l'été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse - combien tardive - de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu'il aima, aussi brièvement qu'ardemment, d'un amour impossible.
Et c'est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l'âpre existence qui fut la sienne tout au long d'un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.
Ce beau et puissant roman se lit d'une traite, tant on est troublé par l'étrange confession amoureuse d'un éleveur de brebis islandais, d'un homme qui s'est lui-même spolié de l'amour de sa vie.
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Sortir de terre : Une philosophie du végétal
Seloua Luste Boulbina
- Zulma
- Zulma Essais
- 6 Février 2025
- 9791038703063
Dans la culture kanak, l'igname est à la fois consommé et vénéré. Il est symbole de vie, objet de culte, incarne les ancêtres et la lignée, est cultivé et échangé. Le cycle de l'igname procède par rhizomes : à la fois un et multiple, il n'a ni début ni fin, à l'inverse d'un règne vertical, pyramidal, hiérarchisé. Toute la cosmogonie kanak en découle, tout leur rapport au monde aussi. Et si une telle conception du végétal changeait notre relation à la terre, notre façon d'être au monde ?
À la fois banal et extraordinaire, peu anthropomorphisé à la différence de l'animal, le végétal est partout - lorsque nous ne l'avons pas éradiqué de notre environnement urbain - et mu par ce mystère constamment renouvelé : il sort de terre. Il change d'état, ne meurt pas, revêt différentes formes dans une altération toujours positive, et invite à penser autrement la mort.
En Occident, le végétal est fonctionnel, esthétique, symbolique : ressource alimentaire ou de pharmacopée, inspiration artistique (nature « morte » ou sculpture végétale), offrande cérémoniale, loisir ou objet de culture intensive... Seloua Luste Boulbina propose d'ouvrir notre regard, sans stigmatiser telle une anthropologue, sans classifier telle une botaniste, mais en créant du lien. Elle nous invite à une philosophie buissonnière, illustrant son propos de citations et d'oeuvres d'art, et privilégie des espaces que l'Europe n'a pas entièrement colonisés, en nous emmenant en Océanie, aux Caraïbes, en Afrique...
Et si nous étions issus d'une civilisation du végétal ?
Un essai novateur et vivifiant. -
Leyla, Shabaneh et Rodja se sont rencontrées sur les bancs de l'université à Téhéran. Soudées par un lien indéfectible, elles s'efforcent, envers et contre tout, de mener une vie libre. Leyla s'est mariée avec Misagh et a débuté une carrière de journaliste. Shabaneh est habitée par ses lectures et les souvenirs de la guerre. Rodja vient d'être acceptée en doctorat à Toulouse - il ne lui manque plus que son visa. Mais cet équilibre fragile vacille quand Misagh part seul pour le Canada.
En un été et un automne, entre espoirs et déconvenues, toutes trois affrontent leurs contradictions. Suffit-il de partir pour être libre ?
L'automne est la dernière saison est le reflet sensible et bouleversant de la société iranienne d'aujourd'hui. Une histoire prodigieuse et universelle d'amour et d'amitié. -
Yi Mongnyong, le fils du gouverneur, s'éprend de Chunhyang, fille unique d'une ancienne courtisane. Ils ont seize ans. Malgré la différence de classe sociale et à l'insu de tous, ils se marient et se jurent fidélité. Mais leur amour est bientôt contrarié : Mongnyong part à la capitale où son père vient d'être nommé. La beauté de Chunhyang, connue de tous, attise la curiosité du nouveau gouverneur, cruel et autoritaire. Il fait tout pour s'attirer les faveurs et services de la jeune fille qui, fidèle à son serment, se refuse à lui. Chunhyang est battue et emprisonnée.
Mongnyong, devenu haut-fonctionnaire, se voit chargé d'une mission d'inspection et revient sillonner la province déguisé en mendiant...
L'histoire des amours contrariées de Chunhyang et Mongnyong est un enchantement : volupté du désordre amoureux, délices et tourments de la tragédie, de l'injustice et la cruauté, exaltation du dénouement...
Le Chant de la fidèle Chunhyang traverse les âges, les temps et les frontières pour un ravissement inégalé. -
Les Jango sont décidément impayables. On les reconnaît à leur élégance tape-à-l'oeil et à leur sens de la fête. Et ce sont les femmes qui mènent la danse, dans la Maison de la Mère, au coeur de toutes les rumeurs.
Les histoires les plus folles courent d'ailleurs sur Safia, élevée au lait de hyène, Alam Gishi l'Éthiopienne experte en amour, ou l'inénarrable Wad Amouna. Lorsque soudain souffle le vent de la révolte...
Dans les effluves de café grillé, de chicha parfumée et de gomme arabique, se joue une comédie humaine dont les Jango, « sages à la saison sèche et fous à la saison des pluies » sont les héros. -
Le chant du peuple juif assassiné
Yitzhak Katzenelson
- Zulma
- Litterature Z/a
- 6 Février 2025
- 9791038703391
Ce magnifique poème narratif unique en son genre est la dernière et plus grande oeuvre d'Yitskhok Katzenelson, écrit après trois ans de lutte dans le ghetto de Varsovie, après le meurtre de sa femme et ses enfants, après le transfert au camp de Vittel, antichambre de la mort. Si son Journal de Vittel réussit à sortir du camp, confié à une Française employée journalière, Le Chant du peuple juif assassiné ne nous est parvenu que grâce à la survie d'une autre détenue, en trois bouteilles scellées enterrées « près de la sortie à droite, au sixième poteau, celui qui porte une fente en son milieu, au pied d'un arbre ».
Long cri silencieux, il est à la fois la voix d'une souffrance personnelle indicible et celle de tout un peuple assassiné. Une voix qui s'impose, résiste, récuse, crie, interpelle, invective, blasphème et fulmine face à la terre et au ciel contre la profanation, l'horreur et le néant. Un témoignage unique et déchirant sur la barbarie nazie et le ghetto de Varsovie. Un chef-d'oeuvre absolu, par sa beauté littéraire comme par sa bouleversante humanité. -
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.
Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l'Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle.
Et l'on se glisse dans l'Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d'exultation complice qui ne nous quitte plus.