Nahal Tajadod
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Ils sont trois dont les chemins ne cessent de se croiser dans les grands fracas du XXe siècle en Iran. Fereydoun, réalisateur de télévision fantasque, dévoué et séducteur. Monsieur V., conseiller du shah et biographe de Victor Hugo, féru de poésie soufie, d'alcool et de chaussettes de luxe. Et surtout, il y a Ensiyeh, héritière d'une dynastie de guerriers kurdes, devenue comédienne. Elle est de ceux qui ne se soumettent pas et ne renoncent jamais.
Ils croient tous pouvoir se faufiler dans les méandres de l'Histoire, parce qu'ils sont riches et cultivés. Mais il y a un autre Iran qui va basculer avec la révolution islamique, à l'image du jeune Massoud, l'électricien fan de cinéma, qu'ils surnommaient Edison...
Une saga iranienne fougueuse, émouvante et drôle. -
Obtenir le renouvellement de son passeport, en Iran, relève du parcours du combattant ! Et c'est l'expérience qu'a vécue l'auteur de ce livre, une aventure qui mobilise tout le petit peuple de Téhéran, prétexte à une galerie de portraits irrésistibles : deux photographes spécialistes de portraits islamiques, une maquerelle qui veut envoyer des filles à Dubaï, une grand-mère qui offre une poule vivante à un militaire implacable, un technicien qui cache une parabole TV dans une marmite d'offrandes religieuses...
À l'encontre des idées reçues, Nahal Tajadod décrit un Iran généreux, drôle, où la débrouillardise est le maître mot de la vie quotidienne, un pays qu'elle aime passionnément. -
À l'intérieur du Masnavi, l'oeuvre maîtresse du grand mystique Rûmi, Nahal Tajadod a choisi trente-sept récits, qu'elle a adaptés et revisités. Ils sont allégoriques, surprenants, assez souvent énigmatiques. Ils mettent dans le même sac les pets d'un âne et la plus haute spéculation mystique, la résolution des contraires, la nécessité de l'absurde.Pour nous présenter ces histoires, Nahal Tajadod a inventé un personnage vraisemblable, un relieur de Neyshabour, ville importante du Khorassan, province du nord-est de l'Iran. Comme Rûmi, le relieur vagabond doit s'enfuir. Au dernier moment, il doit abandonner sa maison, son travail, ses ouvriers. Amateur d'histoires, il va devenir histoire lui-même, dans ses rencontres et dans ses aventures, avant de rejoindre Rûmi en Anatolie, d'entrer dans son intimité, d'assister à son enterrement.Cet ouvrage reprend le texte, sans les illustrations, d'un livre paru chez Albin Michel en 2006
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En 1185, à Tabriz dans le nord-ouest de l'Iran, Shams voit le jour. Encore enfant, il refuse le quotidien, les amitiés, les obligations. Pourquoi demeurer auprès de parents qui ne sont que des inconnus ? Prendre une épouse et fonder un foyer reviendrait à forger sa propre cage. Sa place est ailleurs, dans le grand océan.
Il pratique le sama, cette danse mystique cherchant à relier le ciel à la terre. Il part pour Bagdad, Damas, Alep à la recherche de celui qui pourra lui apprendre quelque chose, de celui qui saura ne pas l'enchaîner.
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Deux femmes se parlent. Deux Iraniennes. La première, jeune comédienne au succès grandissant, est née après la révolution de 1979, et n'a connu que le régime islamique. La seconde, écrivain reconnu, a grandi dans l'Iran du Shah. Nous les suivons pas à pas dans leur vie quotidienne. La première raconte son enfance, sa découverte de l'amour, ses engagements politiques, ses démêlés avec la censure, son exil. La seconde, installée à Paris depuis trente ans, se souvient de l'Iran de sa jeunesse où elle pouvait se promener sans foulard et en minijupe. Un roman à deux voix, drôle, pathétique, violent, doux parfois, qui raconte la vie des femmes dans l'Iran d'aujourd'hui.
« De ces deux voix vibrantes naît un Iran de beautés, de contradictions. Nahal Tajadod nous brosse ici un portrait magistral, bouleversant, de son pays, avec une grande poésie, d'infinies nuances, de l'humour, un sens profond du tragique. » Patricia Reznikov, L'Humanité.
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Les porteurs de lumière ; l'épopée de l'église de Perse
Nahal Tajadod
- Albin Michel
- 2 Avril 2008
- 9782226182838
Durant les siècles obscurs qui séparent le déclin de Rome du triomphe enflammé de l'Islam, s'épanouit en Perse une Église chrétienne aujourd'hui oubliée, et dont Nahal Tajadod ressuscite pour nous les éclats et les turbulences. Si ses membres s'appelaient entre eux « les porteurs de lumière », les ténèbres de l'époque n'épargnèrent pas son histoire troublée. Pleine de supplices, de prodiges, de personnages étonnants, cette histoire de l'Église iranienne des premiers âges nous montre aussi comment naquirent, dans le tumulte d'un christianisme à la recherche de son identité, différents phénomènes appelés à une grande postérité : l'esprit missionnaire, la persécution pour la foi, l'effroi fascinant du martyre, la condamnation à mort de l'hérétique, et aussi cette alliance intime d'un État et d'une Église, berceau des fanatismes.
Ainsi que l'exprime Jean-Claude Carrière dans sa présentation, « ce livre, à l'évidence, nous tend, discrètement mais opiniâtrement, un ancien miroir, parfois gratté et dépoli, où nous pouvons à chaque instant apercevoir, déjà, notre propre visage ». -
« Maintenant elle sait que le bonheur est vagabond, fait de tout petits instants, provoqué, peut-être, par des inconnus. » Cécile Renan est une femme singulière. Elle est riche et spendide. Mais cette bonne fortune s'accompagne d'un frisson secret et tenace. Elle a peur de tout perdre, de se perdre, de traverser la vie tout en marchant à côté d'elle-même. Un jour, elle pousse la porte d'une épicerie iranienne à Paris. Que cherche-t-elle ? Elle l'ignore. Mais elle se lie avec le patron et sa famille délurée, fantasque, qui n'ont rien à lui refuser. Ils bouleversent la vie de Cécile et se laissent éblouir par elle.
Nahal Tajadod nous plonge dans un univers loufoque, oriental, où une femme française, se faufilant entre deux mondes, part à sa propre reconquête.
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Roumi représente aujourd?hui, et dans le monde entier, le plus haut degré jamais atteint de la poésie mystique. Ses vers ont une élévation, une flamme et un rythme qu?on ne rencontre nulle part ailleurs. Il a marché dans « la prairie des anges ».Mais on ne connaît pas l?origine, la naissance de cette flamme. Né au XIIIème siècle, en Afghanistan actuel, exilé à Konya en Turquie, à la suite d?une invasion mongole, il fut d?abord un immense esprit académique, entouré de milliers d?élèves. Soudain, à quarante ans, marié et père de famille, il rencontra un derviche errant de soixante ans, un homme frileux, étrange et provocant. Les deux hommes s?enfermèrent ensemble pendant quarante jours et, lorsque Roumi sortit de cette retraite, il dansait. Il était littéralement devenu un autre homme. Il abandonna ses disciples et se mit à chanter des vers inoubliables.Cet événement extraordinaire ? encore énigmatique aujourd?hui -, la métamorphose d?un théologien en poète d?amour fou, pose mille questions. La première, à laquelle répond ce roman, est celle-ci : Pourquoi un homme, sachant que son amant est menacé d?être assassiné s?il quitte la demeure où ils sont enfermés, lui dit néanmoins : « sors » ? La flûte, pour devenir une flûte, doit se séparer du roseau. C?est une séparation déchirante, qui équivaut à une mort. Mais comment, sans cela, le roseau pourrait-il chanter ?Dans ce roman magique et incandescent, Nahal Tajadod restitue tout un monde et une passion fabuleuse qui ont donné naissance à quelques unes des plus belles pages de la littérature persane et mondiale.
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Paroles persanes
Nahal Tajadod, Jean-Claude Carrière
- Albin Michel
- Carnets De Sagesse
- 1 Février 2012
- 9782226239266
Les paroles persanes sont parmi les plus anciennes du monde.
La Perse - qui fut une province de l'empire iranien, lequel s'étendait, avant l'invasion arabe, de l'Inde à l'Egypte - offre une superposition multicolore de cultures, de pensées, de sentiments, avec une constante, qui se retrouve de nos jours : la passion de la poésie.
Les tombes des grands poètes sont toujours vénérées (celles de Saadi et de Hafez à Shiraz, celle de Roumi à Konya, en Turquie), et leurs vers sont récités en toutes circonstances et servent à des exercices de divination.
Leçons de vie, réponses aux questions existentielles, les poèmes anciens accompagnent tous les gestes de la vie.
Pour l'essentiel, les textes de ce recueil relèvent de ce que nous appelons le "soufisme", sans trop bien savoir ce que ce mot veut dire. Du XIIe au XIVe siècle, ravagé par les invasions mongoles, l'Iran a connu une explosion poétique rare, intellectuelle autant que populaire.
Allégresse et tristesse de la vie, élévation de l'âme à la recherche d'elle-même, et surtout un amour du vivant, irrésistible, universel, qui entraîne vers les plus hauts sommets, sont les thèmes les plus fréquemment évoqués.
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" On oublie souvent que les grands poètes mystiques iraniens des XIIe et XIIIe siècles, qui ont tressé une couronne lyrique et métaphysique unique dans l'histoire des peuples, ont composé, écrit et chanté leurs oeuvres sous la menace terrifiante des invasions mongoles qui avançaient rapidement et détruisaient tout. Rûmi, auteur du célèbre Masnavi, a dû fuir de place en place jusqu'à Konya, en Anatolie. A l'intérieur du Masnavi de Rûmi, Nahal Tajadod a choisi trente-six contes pour leur qualité véritablement allégorique. Pour nous les présenter, elle a inventé un personnage vraisemblable, un relieur vagabond, qu'elle suit de l'âge de dix-huit ans jusqu'à quatre-vingt-quatre ans, et qui devient à son insu comme une incarnation du grand poème. Grâce à son personnage, Nahal Tajadod nous entraîne dans la profondeur de Rûmi, elle en épouse l'obscurité, les sinuosités, les éclats. De son côté, Federica Matta a pénétré et vivifié ces contes à sa manière, en s'attachant, par le dessin, à suivre les chemins du feu, de l'égarement de l'esprit. Deux hommes d'autrefois, deux femmes d'aujourd'hui. Celles-ci viennent de deux planètes lointaines, l'Iran mystique et tourmenté pour Nahal Tajadod, le surréalisme international pour Federica Matta. Grâce à des paroles de feu et d'intelligence qu'un poète lança jadis, elles se rejoignent, elles se touchent, elles se voient, elles se parlent. Ces deux femmes réelles semblent à la fin n'en faire qu'une, comme les deux hommes, le vrai et l'imaginé, n'en faisaient qu'un. " Jean-Claude Carrière