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Gallimard
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Alors que la menace de Tchernobyl plane sur l'Europe, la vie londonienne de l'aspirant poète Roland Baines se fissure soudainement. Peu après la naissance de leur fils, son épouse l'abandonne pour se consacrer à l'écriture de son roman, plutôt qu'à son rôle de mère. Commence alors pour Roland une trépidante exploration de son passé afin de remonter aux prémices d'un tel échec. Par bribes se dévoilent ses premières années vécues en Libye auprès d'un père tyrannique. Puis son arrivée forcée en Angleterre en 1962 où il rejoint un pensionnat austère à l'âge de douze ans. Là débutent de curieuses leçons de piano, avec sa très sévère et follement lubrique professeure, Miriam Cornell. Roland prend ensuite le large vers l'Allemagne, puis il tombe amoureux d'Alissa qui partage son goût pour la littérature. Les années passent, le monde dysfonctionne toujours davantage, et Roland ne parvient jamais à reprendre sa vie en main ni à en tirer de leçons. Et si retrouver son ancienne professeure de piano pouvait le libérer ? Roman ambitieux au souffle impressionnant, Leçons raconte la grande épopée d'une vie faite de rêves abîmés. L'intime se mêle ici magistralement à la grande Histoire, dépeinte brillamment par Ian McEwan qui nous offre un antihéros au charme irrésistible et une réflexion passionnante sur la vocation artistique.
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L'intérêt de l'enfant
Ian McEwan, France Camus-Pichon, Marie-christine Barrault
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 1 Octobre 2015
- 9782070147687
À l'âge de cinquante-neuf ans, Fiona Maye est une brillante magistrate à la Haute Cour de Londres où elle exerce en tant que spécialiste du droit de la famille. Passionnée, parfois même hantée par son travail, elle en délaisse sa vie personnelle et son mari Jack. Surtout depuis cette nouvelle affaire : Adam Henry, un adolescent de dix-sept ans atteint de leucémie, risque la mort et les croyances religieuses de sa famille interdisent la transfusion sanguine qui pourrait le sauver.
Avant de rendre son jugement, Fiona décide soudainement de se rendre à l'hôpital pour rencontrer Adam. Mais cette entrevue, au cours de laquelle elle découvre un jeune homme romantique, poète et musicien, la trouble. Désormais impliquée personnellement, la magistrate décide de tout faire pour sauver Adam. Seulement sa décision n'est pas sans conséquences et elle se retrouve unie au garçon par un lien étrange qui pourrait bien causer leur perte.
Dans ce court roman, Ian McEwan allie avec justesse la froideur de la justice à la poésie et à la musicalité qui imprègnent la vie des personnages. Dans un style limpide, il construit une de ces ambiances oppressantes dont il a la clé et fait preuve d'une complexité thématique impressionnante. À la lecture, les certitudes se dérobent : où s'arrête et où commence l'intérêt de l'enfant ?
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Londres, 1982. Dans un monde qui ressemble à s'y méprendre au nôtre, Alan Turing pourtant est encore en vie, les Beatles sont toujours au complet et les Anglais ont perdu la guerre des Malouines. Les prouesses technologiques sont inouïes et les avancées scientifiques en matière d'intelligence artificielle fulgurantes. Et c'est ainsi que Charlie fait l'acquisition d'un « Adam », un androïde doté de l'intelligence artificielle la plus perfectionnée qui soit. Adam ressemble beaucoup à un humain, sait faire la conversation, écrit des poèmes et proclame son amour pour Miranda, la compagne de Charlie. Malgré cette déconcertante jalousie amoureuse, le trio vit en bonne entente, insensibles aux catastrophes économiques et sociales qui bouleversent l'Angleterre après l'assassinat du Premier Ministre et la possibilité d'une sortie de la Grande Bretagne de l'Union européenne. Mais Adam et ses semblables ont été conçus pour respecter les règles telles qu'ils les ont apprises et ne parviennent pas à accepter les imperfections du monde - pas même le mensonge. La situation va alors se compliquer au sein de cet inquiétant ménage à trois.
Dans ce roman subtil et subversif, à l'humour noir et à la pertinence redoutable, Ian McEwan explore le danger de créer ce que l'on ne peut contrôler, et pose une question profondément mélancolique : si nous construisions une machine qui puisse lire dans nos coeurs, pourrionsnous vraiment espérer qu'elle aime ce qu'elle y trouve ?
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«Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible.» Le soir de leur mariage, Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel. Mais en 1962, dans l'Angleterre d'avant la révolution sexuelle, on ne se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu. Dans ce roman dérangeant, magistralement rythmé par l'alternance des points de vue et la présence obsédante de la nature, Ian McEwan excelle une nouvelle fois à distiller l'ambiguïté, et à isoler ces moments révélateurs où bifurque le cours d'une vie.
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Sous la canicule qui frappe l'Angleterre en ce mois d'août 1935, la jeune Briony a trouvé sa vocation : elle sera romancière. Finsi les contes de fées et les mélodrames de l'enfance. Du haut de ses treize ans, elle voit dans le roman un moyen de déchiffrer le monde. Mais lorsqu'elle surprend sa grande soeur Cecilia avec Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve aux désirs des adultes va provoquer une tragédie. Trois vies basculent et divergent, pour ne se recroiser que cinq ans plus tard, dans le chaos de la guerre, entre la déroute de Dunkerque et les prémices du Blitz. La brutalité du réel va faire mûrir Briony. Mais est-il encore temps d'expier un crime d'enfance ? Prolongeant une grande tradition anglaise, celle de Lawrence et du Messager, tout en s'interrogeant sur les pouvoirs et les limites du romancier, Ian McEwan restitue, avec une égale maîtrise, les frémissements d'une conscience et les rapports de classes, la splendeur indifférente de la nature et les tourments d'une Histoire aveugle aux individus. Peintre admirable de la fragilité du bonheur et de la douleur du souvenir, il nous livre, avec Expiation, son roman le plus abouti.
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«À l'étroit dans le ventre de ma mère, alors qu'il ne reste plus que quelques semaines avant mon entrée dans le monde, je veille. J'entends tout. Un complot se trame contre mon père. Ma mère et son amant veulent se débarrasser de lui. La belle, si belle Trudy préfère à mon père, John, poète talentueux en mal de reconnaissance et qui pourtant l'aime à la folie, cet ignare de Claude. Et voilà que j'apprends que Claude n'est autre que mon oncle : le frère de mon père. Un crime passionnel doublé d'un fratricide qui me fera peut-être voir le jour en prison, orphelin pour toujours! Je dois les en empêcher».
Il y a quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre du XXIe siècle... Après L'intérêt de l'enfant, Ian McEwan n'en finit pas de surprendre et compose ici, dans un bref roman à l'intensité remarquable, une brillante réécriture d'Hamlet in utero.
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Pour Henry Perowne - neurochirurgien réputé, mari heureux, père comblé d'un musicien de blues et d'une poétesse - ce devait être un samedi comme les autres. Pas question d'aller défiler contre la guerre en Irak. Plutôt goûter les plaisirs de la vie. Et pourtant... Un banal accrochage, et voilà la violence qui surgit dans son existence protégée. Henry aura beau tenter de reprendre le fil de sa journée, ses vieux démons et le chaos du monde le rattraperont sans cesse durant ces vingt-quatre heures, au terme desquelles plus rien ne sera jamais comme avant. Tout en faisant diaboliquement monter le suspense, McEwan entrelace événements planétaires et privés avec une telle virtuosité que cet étrange samedi devient la métaphore de toute une vie, de toutes nos vies fragiles d'Occidentaux pris dans la tourmente de ce début de siècle. Et cette réflexion profonde sur le hasard et le destin, les pouvoirs respectifs de la science et de l'art, la quête d'un sens qui résisterait à la mort, nous montre une fois de plus, après Expiation, un romancier parvenu à la plénitude de son talent.
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En Grande-Bretagne, au début des années 1970, la guerre froide est loin d'être finie. Diplômée de Cambridge, belle et intelligente, Serena Frome est la recrue idéale pour le M15. La légendaire agence de renseignements anglaise est en effet bien décidée à
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Stephen mène une existence heureuse et paisible entre les livres pour enfants qu'il publie avec succès, sa femme Julie et sa fille Kate. Sa vie bascule le jour où Kate est enlevée dans un supermarché.L'enquête de police pas plus que ses propres recherches n'aboutissent et ce drame provoque une cassure entre Julie et lui. Le chagrin le plonge dans un état dépressif et destructeur qui l'empêche d'écrire et le pousse à boire. Le seul ami qu'il continue à fréquenter, Charles, un homme brillant promis à un grand avenir politique, a lui aussi décidé de se retirer de la vie agitée de Londres.Ce livre de Ian McEwan, qui obtint le prix Femina étranger en 1993, a toutes les qualités qui rendent la littérature anglaise si vivante : un bon suspense, un art consommé du récit, une intrigue dense, des portraits psychologiques fouillés et des personnages à la fragilité émouvante. Ce roman est le cinquième livre de cet écrivain considéré en Angleterre comme l'un des plus doués de sa génération.
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La vie tranquille de Joe Rose, faite de bonheur conjugal et de certitudes scientifiques, bascule le jour où il est impliqué dans un accident mortel. Parce qu'il se sent coupable, mais surtout parce qu'il fait ainsi la connaissance d'un jeune homme, Jed, qui lui voue sur-le-champ un amour aussi total qu'inexplicable, aussi chaste que dévorant. Car Jed, qui veut guérir Joe de son athéisme, est convaincu que leur rencontre a été voulue par Dieu, et que cet amour est forcément réciproque. Débute alors un harcèlement terrifiant, qui bouleverse l'existence de Joe et le confronte à ses propres démons... Délire d'amour, sommet d'humour noir et de cruauté, constitue un nouveau tour de force de Ian McEwan, qui nous plonge au coeur d'une obsession destructrice et contagieuse, où l'amour est plus dangereux que la haine.
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Loin des années hippies de leur jeunesse, deux amis liés depuis trente ans battent la semelle au cimetière tandis qu'achève de se consumer leur ex-maîtresse Molly Lane, critique gastronomique et photographe bien connue : Clive Linley, compositeur célèbre, et Vernon Halliday, directeur de la rédaction d'un prestigieux journal londonien. Ils partagent la même hostilité envers un autre ancien amant de Molly, Julian Garmony, ministre des Affaires étrangères. Tout occupés à défendre leurs situations, ils n'hésitent pas à piétiner les valeurs morales, Clive au nom de son art, Vernon afin d'augmenter les chiffres de diffusion de son journal. À quel drame le plan monté par Vernon contre Garmony va-t-il aboutir ? L'intrigue diabolique de ce roman brillamment inscrit dans notre société contemporaine est traitée par Ian McEwan avec l'humour corrosif dont il a le secret.
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Titre recommandé par le ministère de l'Éducation nationale pour le cycle 3 (en classe de CM1-CM2).
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Un jour, Jim Sams, cafard au destin extraordinaire, se réveille dans le corps du Premier ministre britannique. Il sait une chose : il a une mission à accomplir. Rien ni personne ne l'arrêtera dans sa volonté de porter la « voix du peuple », le Réversalisme. Ce Projet national qui rendra sa grandeur à la Grande-Bretagne a pour but l'inversion du sens de la circulation de l'argent. Désormais, les magasins rémunèrent leurs clients pour leurs courses. Les citoyens peuvent alors remettre à leurs employeurs une somme correspondant à leur temps de travail. Idée absurde pour certains, parfaitement logique pour d'autres, les débats à propos du Réversalisme font rage au Parlement et le reste de la planète observe, incrédule. Dans un habile jeu de miroirs, ce court texte rappelle évidemment La métamorphose de Kafka et le regard désabusé et satirique d'un Jonathan Swift. Il nous donne à voir un monde de faux-semblants et les rouages impitoyables du pouvoir. Avec intelligence et humour, Ian McEwan propose un commentaire piquant et absurde de la société britannique actuelle.
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Michael Beard aurait tout de l'antihéros pathétique (boulimique, chauve, bedonnant, il est proche de la soixantaine et son cinquième mariage est sur le déclin) s'il ne s'était vu décerner le Prix Nobel de physique. Croyant que son heure de gloire est derrière lui, il végète en faisant de vagues recherches sur les énergies renouvelables, et c'est par ailleurs un coureur de jupons invétéré. Mais voilà qu'il rencontre un étudiant, Tom Aldous, qui prétend avoir trouvé la solution pour lutter contre le réchauffement climatique. Contre toute attente, cette rencontre va remettre Michael Beard en selle. Celui-ci décide de se rendre au pôle Nord et à son retour, il va de surprise en surprise. Non seulement il trouve Aldous installé chez lui (il est flagrant qu'il est devenu l'amant de sa femme) ; mais lorsque Beard lui demande de quitter les lieux, Aldous glisse malencontreusement, sa tête heurte le coin de la table et il meurt. Beard se débrouille alors pour faire accuser Tarpin, l'amant « officiel » de sa femme, lequel écopera de 18 ans de prison. Dans le même temps, Beard compulse les notes qu'Aldous avait laissées pour lui. Il se les approprie et parcourt le monde de conférence en conférence en prônant cette thèse d'avant-garde, mais ne tarde pas à se voir traité d'imposteur et de plagiaire par son propre centre de recherche, désireux de récupérer le brevet. Comme souvent chez McEwan, trajectoire individuelle et destin collectif sont indissociables : de même que l'état de la planète sert de toile de fond pour mettre en scène les déviances de Michael Beard et le pousser dans ses derniers retranchements, les errements du physicien représentent autant de signes avant-coureurs de l'apocalypse annoncée. Le comique du début cède la place à une ironie absolue, le divertissement à la parabole. Beard, qui devait sauver la planète du désastre écologique, apparaît pour ce qu'il est : un prédateur narcissique incapable d'accepter la moindre frustration. Malgré ses promesses répétées de se réformer, il remet sans cesse au lendemain et court à sa perte. Comme l'humanité. Le dernier sommet de Copenhague rend d'une actualité « brûlante » ce roman, sans doute l'un des plus intelligents et des plus narquois de Ian McEwan.
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Les chiens noirs
Ian McEwan, Suzanne V. Mayoux
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 3 Novembre 1994
- 9782070731985
Jeremy, orphelin très tôt, a été contraint d'adopter les parents des autres. Après une jeunesse vagabonde et perturbée, il épouse Jenny Tremaine et leur relation est, selon toute apparence, très harmonieuse. Mais en fait Jeremy est fasciné par June, sa belle-mère, une femme vieillissante, qui cherche la vérité dans la contemplation et le mysticisme : ces deux êtres marginaux s'attirent et se comprennent.Jeremy décide d'écrire l'histoire du couple de June et de Bernard Tremaine qui, après la Seconde Guerre mondiale, avaient d'abord partagé l'engagement communiste. Mais, à partir d'une mystérieuse confrontation avec le principe du mal, incarné par deux chiens noirs, June a eu la révélation d'une présence divine en elle et s'est retirée dans une bergerie dans le Larzac. Un doute crucial s'installe : June est-elle folle, mythomane ? Pourquoi sa hantise des grands chiens noirs ?
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Sous les draps et autres nouvelles
Ian McEwan, Françoise Cartano
- Gallimard
- Du Monde Entier
- 23 Octobre 1997
- 9782070732920
Les voies qui mènent à la découverte de la sexualité sont multiples, comme le prouvent ces histoires dont les héros sont souvent des enfants. Mais l'innocence enfantine peut cacher des réserves de dépravation insoupçonnées, et du besoin d'amour naît parfois la pire perversité. Toutes ces nouvelles parlent d'amour, de son excès ou de son absence, du désir et de ses frustrations, de ses fantasmes, de ses délires sadiques ou masochistes... Le mal rôde sous le masque de la banale réalité quotidienne ; même les papillons à l'occasion deviennent sinistres... Insolites et insolentes, provocatrices, hautement originales, les nouvelles de Ian McEwan surprennent toujours, choquent parfois ; elles représentent un tour de force de concision et d'humour noir.
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